Les patients présentant des conduites addictives ont des problèmes complexes et variés :
Ce qui implique une offre de soin complète, variée et cohérente capable de fournir une réponse coordonnée à l’ensemble des problèmes posés par chaque patient.
Il est important de connaître ce dispositif pour orienter en fonction des besoins le patient vers :
Cette orientation est aussi fonction de l’offre de soins sur le territoire.
L’offre de soins est organisée autour de 3 pôles :
Les mouvements d’entraide ne font pas partie des dispositifs professionnels, mais ont un rôle dans l’aide et le soutien des patients. Dans ce cadre, des coopérations sont nécessaires entre professionnels et bénévoles. L’intervention d’usagers dans les structures de soins et le développement des patients experts en sont des exemples.
■ La médecine de ville, notamment la médecine générale, assure le repérage, l’évaluation, l’accompagnement des cas simples et si besoin l’orientation vers les structures spécialisées ainsi que la coordination des soins. Sont concernés :
■ D'autres professionnels sont également très concernés par les addictions
Il faut insister sur le fait que tous les professionnels de santé sont concernés par les patients présentant des conduites addictives pour en assurer le repérage, l’abord et si besoin l’orientation.
Les pharmaciens ont en particulier un rôle lors de la délivrance de médicaments : conseils d’utilisation, recherche ou informations sur des interactions…
A noter qu’outre les médecins et les sages-femmes, les médecins du travail, les infirmières, les masseur-kinésithérapeutes, les chirurgiens-dentistes peuvent prescrire des substituts nicotiniques.
Les travailleurs sociaux et les structures sociales accueillent aussi beaucoup de personnes présentant des conduites addictives.
Ils sont le regroupement depuis 2008 des anciennes structures orientées vers l’alcool et les substances illicites dans un objectif de prise en soin globale des conduites addictives.
Les missions obligatoires :
Les missions facultatives
D'autres missions peuvent être effectuées, selon les structures :
Les CSAPA peuvent aussi comprendre des structures d’hébergement :
Des professionnels non médecins (souvent une infirmière) peuvent être mis à disposition d’une maison de santé par un CSAPA pour effectuer des consultations sur place dans un objectif d’accès aux soins de proximité et non connoté.
Ces consultations se sont beaucoup développées. A l’interface de la prévention et des soins, elles accueillent des jeunes consommateurs qui s’interrogent sur leur(s) consommation(s), ainsi que leur entourage : faire le point, si besoin proposer une aide avant que la consommation devienne problématique.
L’accueil, gratuit et confidentiel, peut porter sur toutes les addictions.
Gérées en général par un CSAPA, elles sont souvent situées dans les lieux pour ados : maisons des ados…
Ils s’adressent à des personnes non encore engagées dans des démarches de soins et/ou exposées à des risques particuliers (infectieux…), dans un objectif de réduction des risques et des dommages (RdRD).
Les missions des CAARUD sont :
Appelées plus communément salles de consommation à moindre risque, elles ont un double objectif : améliorer la santé publique ainsi que la tranquillité publique.
Elles élargissent les possibilités d’accueil, en amont des soins, des usagers de drogues et en particulier les injecteurs très marginalisés. Dans une optique de réduction des risques et des dommages, ce dispositif leur permet :
Elles permettent à l’usager d’être en contact avec des professionnels soignants, des assistants sociaux, des éducateurs et d’évoluer vers l’amélioration de leur situation sociale, d’accéder à un hébergement, puis à une demande de soins.
Les personnes présentant une conduite addictive peuvent être accueillies dans les établissements de santé dans le cadre général des soins : urgences, maladies intercurrentes… Il existe cependant des structures dédiées aux soins addictologiques.
Ce dispositif est structuré en 3 niveaux :
Il s’agit d’unités individualisées bénéficiant d’une équipe soignante pluridisciplinaire formée, médicalisée, qui proposent des séjours résidentiels de 1 à 3 mois et, de plus en plus, des programmes en hospitalisation de jour. Ces séjours peuvent être programmés au cours d’un suivi ambulatoire, mais souvent à la suite d’un séjour hospitalier.
Les soins sont orientés vers la consolidation du changement de consommation décidé par le patient, le plus souvent son arrêt, le projet de vie de la personne, sa réhabilitation, sa réinsertion.
Des structures orientées vers les troubles des fonctions cognitives liées à la consommation de substances psychoactives se développent avec comme objectif la récupération des troubles, de l’autonomie des patients et à défaut l’optimisation des fonctions résiduelles. Elles ont des équipes adaptées aux handicaps des patients et spécifiquement formées.
Toutes les structures présentées ci-dessus et situées en Grand Est sont répertoriées dans l'annuaire régionale des dispositifs d'addictologie.